
Vous avez un projet entrepreneurial en tête mais votre capital est limité ? Ne vous découragez pas ! Créer une SAS ou une SASU est une option particulièrement attrayante. Contrairement à d’autres formes juridiques, ces formes de sociétés offrent une grande souplesse, notamment financière, ce qui en fait un choix privilégié pour de nombreux entrepreneurs.
Tu peux me prêter 1 euro ? C’est pour créer une SASU…
Si la loi oblige les SAS et les SASU à se doter d’un capital, elle ne fixe aucun minimum. Il est donc tout à fait possible et légal de créer votre société avec un capital d’un seul euro symbolique (1 €). Pour démarrer rapidement et sans risque d’y laisser sa chemise, cette disposition est un véritable atout :
- Accessibilité : Elle démocratise la création d’entreprise, permettant à chacun, même sans épargne initiale, de se lancer.
- Sécurité : Votre responsabilité est limitée au montant de votre apport. Si vous n’avez apporté qu’un euro, vous ne risquez pas de perdre plus en cas de difficultés financières (sauf exceptions, comme une faute de gestion avérée).
Ce modèle est particulièrement adapté si votre activité ne nécessite pas d’investissements lourds au démarrage (par exemple, les activités de conseil, de freelance, ou de services en ligne).
En outre il reste possible, si la société a besoin de plus d’1 euro pour démarrer, d’effectuer des apports libres en compte courant d’associé. L’avantage est que ceux-ci ne sont pas bloqués jusqu’à la fin de la société, comme le capital social. Ces apports en compte courant constitue en effet de simples prêts des associés ou de l’associé unique à leur société, prêts qui peuvent leur être remboursés à tout moment ou en respectant un échéancier fixé à l’avance par écrit, et qui peuvent même être rémunérés par des intérêts déductibles sous certaines conditions.
Les étapes pour créer votre SAS ou SASU sans apport
Créer une SAS ou une SASU avec un capital de 1 € ne change pas fondamentalement le processus, mais il est crucial de bien suivre chaque étape.
1. Rédiger les statuts et leurs annexes
C’est l’étape la plus importante. Les statuts sont le « mode d’emploi » de votre société. Ils doivent être rédigés avec précision et inclure les informations suivantes :
- La dénomination sociale (le nom de votre entreprise).
- L’objet social (le détail de votre activité).
- Le montant du capital social (dans votre cas, 1 €).
- L’adresse du siège social.
- Les règles de fonctionnement de la société.
Même avec un capital minimal, il est essentiel de soigner cette étape pour éviter toute ambiguïté.
2. Déposer le capital social
Même si le montant n’est que de 1 €, vous devez le déposer sur un compte bancaire ouvert au nom de la société. Cette démarche atteste de l’existence de votre capital. Une fois le dépôt effectué, la banque vous fournira une attestation de dépôt de fonds, indispensable pour la suite des démarches.
3. Publier l’avis de constitution
La création de votre société doit être annoncée officiellement dans un journal d’annonces légales. Cette publication rend la création de votre SAS ou SASU opposable aux tiers. L’annonce doit contenir les informations clés de votre entreprise (nom, adresse, montant du capital social, etc.).
4. Immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS)
Une fois toutes les pièces réunies (statuts signés, attestation de dépôt de fonds, récépissé d’annonce légale), vous pouvez déposer votre dossier d’immatriculation auprès du Greffe du Tribunal de Commerce via le guichet unique en ligne. Une fois l’immatriculation validée, vous recevrez votre Kbis, qui est la véritable carte d’identité de votre SASU.
Les limites de la création sans apport
Si le capital d’un euro est un avantage pour démarrer, il a aussi ses limites. Un capital très faible peut envoyer un signal négatif à de potentiels partenaires financiers (banques, investisseurs). Il peut être perçu comme un manque de solidité financière, rendant plus difficile l’obtention d’un prêt ou d’un financement.
De plus, un capital de 1 € est bien évidemment très vite consommé par les premières dépenses de l’entreprise, ce qui risque de placer votre société en situation de « capitaux propres négatifs ». Or si le résultat de la première année ne vous permet pas de les faire repasser en positif, la loi vous obligera à réinjecter de l’argent dans votre société afin de rétablir la situation, ce qui génère des formalités et des frais supplémentaires.
En conclusion, la création d’une SAS ou d’une SASU sans apport est une excellente porte d’entrée dans le monde de l’entrepreneuriat. Elle est idéale pour tester une idée sans risque financier majeur. Mais elle est rarement viable sur le long terme. Dans la plupart des cas, la nécessité de procéder à une augmentation de capital ultérieure se fait rapidement sentir, afin de renforcer la crédibilité de votre entreprise et de faciliter son développement.