Les 12 pièges à éviter pour le dirigeant d’une SAS ou d’une SASU la première année

Posté par le 3 septembre 2025 dans Divers

La première année d’une SAS ou d’une SASU est un moment crucial. C’est le temps de la mise en place, où les décisions prises peuvent déterminer le succès ou l’échec de l’entreprise. Bien que la flexibilité de cette forme de société soit un atout, elle peut aussi conduire à des erreurs si l’on n’est pas vigilant. Voici 12 pièges courants à éviter pour naviguer avec succès dans cette phase initiale.


Pièges juridiques et financiers

  1. Négliger les statuts : Les statuts de votre société ne sont pas de simples formalités. Ils définissent les règles du jeu pour la gouvernance, les prises de décision et la répartition du capital. Etudiez-les attentivement. Toute décision prise en violation de l’une de leurs clauses peut avoir des conséquences très graves pour vous en tant que dirigeant(e).
  2. Sous-estimer le capital social : Démarrer avec le capital minimum légal (1 €) est possible, mais c’est souvent une erreur. Un capital social trop faible nuit à la crédibilité de l’entreprise et peut vous empêcher d’obtenir des financements bancaires. Pensez à l’image que vous projetez auprès de vos partenaires et clients. En outre, ne pas oublier que si vos pertes excèdent 50 % de votre capital, des formalités supplémentaires vont devoir être éxécutées (Voir à cet égard notre guide pratique relatif aux formalités consécutives à la clôture de l’exercice). Or il n’est pas rare que, compte tenu des investissements de départ, la première année soit déficitaire. Donc, moins le capital est important, plus grand sont les risques d’avoir à effectuer ces formalités dès la deuxième année.
  3. Mélanger les finances : La confusion entre les comptes personnels et professionnels est un piège classique. L’un des avantages de la SAS/SASU est la séparation de votre patrimoine personnel de celui de l’entreprise. Ne gâchez pas cette protection en utilisant votre compte personnel pour des transactions professionnelles, ou inversement.
  4. Négliger la mise en place de sa comptabilité dès le départ. C’est une erreur classique, surtout lorsque l’activité démarre doucement. Mais c’est une grave erreur. La comptabilité doit être mise en place dès le départ, dès l’ouverture du compte de la société. D’ailleurs si vous négligez ce point, il faut savoir que, quelle soit la date à laquelle vous commencerez votre comptabilité, il faudra tout rattraper depuis le début. On ne peut pas faire autrement. Donc plus vous attendez, plus le rattrapage sera fastidieux, et plus il vous coûtera cher si vous le faites faire par un professionnel. Voir à cet égard notre guide pratique : Tenir sa comptabilité soi-même : le guide complet et les modèles des 100 écritures comptables les plus courantes dans une SAS ou une SASU.
  5. Mauvaise gestion de la trésorerie : Le chiffre d’affaires est une chose, mais la trésorerie en est une autre. Vous pourriez avoir de gros contrats, mais si vos clients tardent à vous payer et que vos fournisseurs exigent des paiements rapides, vous risquez de vous retrouver en difficulté. Apprenez à anticiper vos flux de trésorerie.
  6. Ignorer les assurances : Penser que l’assurance est une dépense superflue est une erreur dangereuse. Une assurance en responsabilité civile professionnelle (RC Pro), ou d’autres assurances spécifiques à votre activité, sont indispensables pour vous protéger en cas d’imprévu ou de litige.

Pièges de gestion et de stratégie

  1. Oublier son business plan : Même si vous êtes déjà lancé, votre business plan est votre feuille de route. Ne le laissez pas de côté. Mettez-le à jour régulièrement pour suivre vos objectifs financiers, stratégiques et opérationnels, et pour identifier les éventuels écarts par rapport à vos prévisions.
  2. S’isoler de l’expert-comptable : Ne considérez pas votre expert-comptable comme un simple prestataire pour la déclaration de vos impôts. Il peut être un véritable conseiller stratégique pour optimiser votre fiscalité, vous aider à prendre des décisions financières éclairées et vous alerter sur les risques potentiels.
  3. Sous-estimer le marketing et le commercial : Vous pouvez avoir le meilleur produit ou service du monde, il ne se vendra pas tout seul. Beaucoup de dirigeants se concentrent sur le développement de l’offre et négligent la partie commerciale. La stratégie d’acquisition clients doit être une priorité dès le premier jour.
  4. Manque de vision à long terme : La première année est souvent chaotique. Vous pouvez être tenté de vous concentrer uniquement sur les tâches urgentes. Prenez du recul pour réfléchir à votre vision à long terme : où voulez-vous que votre entreprise soit dans 3 ou 5 ans ?
  5. Ne pas prendre en compte la concurrence : Étudier vos concurrents n’est pas un signe de faiblesse, c’est un signe de maturité. Analysez leurs forces et leurs faiblesses, leurs prix et leur communication pour affiner votre propre stratégie et trouver votre avantage concurrentiel.
  6. Gérer seul toutes les tâches : Vouloir tout faire par soi-même est un réflexe compréhensible au démarrage, mais c’est aussi le chemin vers l’épuisement professionnel. Apprenez à déléguer les tâches qui ne sont pas votre cœur de métier (comptabilité, communication digitale, etc.) et concentrez-vous sur ce que vous faites de mieux.
  7. Embaucher trop vite : Si vous prévoyez d’embaucher des salariés dès la première année, soyez vigilant. Un salarié doit être payé quoi qu’il arrive. Même chose pour les charges. Ne manquez donc pas de faire une évaluation très précise du coût de votre futur salarié. N’oubliez aussi de lire la convention collective dont relève votre société. Elle peut prévoir des dépenses que vous n’aviez pas envisagées. Enfin, attention à la rédaction de son contrat de travail ! Une mauvaise application du droit du travail peut entraîner des sanctions lourdes et des conflits. Le droit social ne supporte pas « l’à-peu-près ». Si vous n’êtes un(e) spécialiste de cette discipline, faites-vous accompagner.

Nous espérons que ces quelques conseils vous aideront à transformer cette première année de défis en une année de réussite et de croissance durable.


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